INFERTILITÉ MASCULINE
L’infertilité est un vrai sujet de santé publique : un couple sur cinq y est confronté et les hommes sont impliqués dans plus de la moitié des cas.
La qualité spermatique et la fertilité masculine n’ont cessé de décliner ces dernières années : la concentration spermatique des hommes a baissé de presque 50% entre 1940 et 1990 (Carlsen et al., 1992). Ces chiffres sont confirmés sur la période 1973-2011 (Levine et al., 2017).
Quelle différence entre l’infertilité et la stérilité ?
L’infertilité est l’incapacité, pour un couple ou pour un individu, d’obtenir naturellement une grossesse désirée après un an de rapports sexuels réguliers non protégés. Ce n’est pas un état pathologique défini par des problèmes de santé spécifiques, puisque ses causes peuvent être multiples, chez l’homme comme chez la femme. Le diagnostic de l’infertilité se fait par son résultat (l’absence de conception), plutôt que par des symptômes observables. Ce diagnostic peut être réversible.
À l’inverse, la stérilité est l’incapacité totale à concevoir naturellement, sur le court ou long terme. Elle n’est pas réversible.
L’infertilité peut, dans certains cas, être contournée grâce aux techniques de procréation médicalement assistée (PMA). Il est possible, suite à un diagnostic d’infertilité, d’obtenir une grossesse naturelle ou médicalement assistée.
Comment expliquer l’infertilité masculine ?
L’infertilité masculine est principalement expliquée par trois groupes d’anomalies. Ces troubles peuvent avoir une origine génétique, liée ou non aux chromosomes sexuels et aux gènes impliqués dans la spermatogénèse. Ils interviennent à différents niveaux de la fonction reproductrice.
LES CAUSES PRÉ-TESTICULAIRES
consistent en un déficit en hormones sexuelles qui limitent le développement des testicules.
LES CAUSES POST TESTICULAIRES
des troubles qui empêchent l’évacuation des spermatozoïdes en dehors des testicules.
LES MALADIES TESTICULAIRES
telles que le varicocèle ou la cryptorchidie (absence de l’un ou des deux testicules dans les bourses), qui affectent la spermatogénèse et causent une baisse de la qualité du sperme, mesurable par un spermogramme.
Cependant, ces anomalies bien identifiées ne sont pas retrouvées chez près de 30% des hommes, dont l’infertilité reste inexpliquée (on parle d’infertilité « idiopathique »).
Dans ce cas, ces patients ne présentent pas d’anomalie liée à la fertilité, c’est-à-dire :
- - une absence d’obstruction des voies excrétrices ;
- - une fonction hormonale adéquate ;
- - un spermogramme normal ou presque ;
- - aucune anomalie génétique déjà identifiée.
Pour autant, il est possible que certains de ces cas aient pour origine une anomalie génétique non explorée.
Comme autres causes potentielles de ces infertilités idiopathiques, sont régulièrement évoqués les facteurs environnementaux (médicaments, pollution, exposition à la chaleur, aux rayonnements, exercice physique, etc.) et l’évolution des habitudes alimentaires et de style de vie (alcool, tabac, drogues, sédentarité…).
Quel traitement existe-t-il pour combattre l'infertilité masculine ?
Le traitement de l’infertilité masculine doit évidemment être adapté à sa cause si elle a été déterminée, et les possibilités de traitements sont donc multiples.
Dans le cas d’un déficit hormonal, on met en place un traitement hormonal. Certaines affections peuvent être opérées, telles que le varicocèle et l’obstruction des canaux de l’appareil génital. L’infertilité auto-immune est traitée avec des anti-inflammatoires qui modulent la réponse immunitaire.
Cependant, bien que l’infertilité idiopathique soit diagnostiquée chez une part importante des couples consultant pour infertilité, ses causes indéterminées empêchent d’établir un traitement médical. Il n’en existe donc pas à ce jour pour l’infertilité masculine idiopathique, mais il existe cependant des alternatives.
Infertilité idiopathique :
quelles solutions
pour améliorer sa fertilité ?
L’absence de traitement médical pour l’infertilité masculine ne doit pas être perçue comme une condamnation. Il existe des pistes pour l’amélioration de la fertilité, en parallèle des parcours médicaux.
En effet, parmi les potentielles causes de l’infertilité masculine idiopathique, les habitudes de vie en général (consommation d’alcool et tabac, sédentarité…) et l’alimentation en particulier constituent des éléments essentiels. Or, une fois identifiés, ces éléments peuvent être pris en charge par l’individu : avec des conseils appropriés, les hommes peuvent avoir un réel impact sur leur fertilité et en particulier leur spermatogénèse et leur qualité spermatique.
Par ailleurs, la recherche en génétique appliquée à la nutrition (nutrigénétique) aide à mieux comprendre le rôle de nombreux gènes dans l’infertilité masculine. En particulier, elle permet d’optimiser l’alimentation d’un individu en fonction de certaines anomalies identifiées sur des gènes du métabolisme afin de prévenir et minimiser les effets de ces anomalies génétiques.
Apporter une alimentation personnalisée prenant en compte les caractéristiques physiologiques et génétiques de l’homme permet certainement d’optimiser son métabolisme. Une amélioration globale du métabolisme a des répercussions positives sur la santé en général, mais également sur la spermatogénèse, la qualité du sperme et la fertilité masculine.